Fermons les yeux et imaginons un grand arbre. Visualisons l’énergie de la terre qui entre par ses racines et qui circule jusqu’à ses feuilles colorées. Pensons à tous les efforts investis par la nature pour goûter à la transformation ultime de la fleur en fruit. Accéder au bonheur procuré par un tel aboutissement, c’est le travail de toute une vie. Et les huit branches du yoga peuvent nous montrer le chemin.
Yoga signifie union. Et les huit branches, parfois appelées les huit membres ou les huit piliers du yoga, proposent des moyens pour atteindre cet état d’unité où notre centre se révèle, libre des automatismes de comportements et de pensées.
Les huit branches du yoga aident à la bonne santé physique et mentale et nous font prendre conscience des aspects spirituels de notre nature.
L’auteure nous invite à faire une première lecture pour avoir une vision globale des huit branches du yoga, puis d’explorer les piliers plus en profondeur, à notre rythme et dans le plaisir et l’ouverture. Si l’une des branches ne reflète pas nos valeurs ou nos besoins, nous pouvons tout simplement l’ignorer… peut-être y reviendrons-nous plus tard? 😉
Les yamas peuvent être perçus comme les racines de l’arbre.
Ce sont des principes guidant notre relation aux autres et à la nature. Ils sont au nombre de cinq:
Ahimsa signifie l’absence (-a) de souffrance (-himsa) faite à autrui. C’est pour vivre en cohérence avec cet énoncé que la plupart des yogis sont végétariens.
La non-violence, c’est démontrer de la bienveillance, de l’empathie et de la tolérance envers chaque être vivant.
Cette non-violence se manifeste dans nos actions, dans nos paroles et dans nos pensées. Même si les yamas nous invitent surtout à repenser nos façons de vivre ensemble, nous croyons que la non-violence commence par l’autocompassion.
Ce yama nous invite à:
Notre cœur ne nous souffle que des vérités… il suffit de prendre le temps de les écouter.
Le concept d’asteya va au-delà du respect des possessions, des idées et du temps des autres. En effet, asteya nous encourage à reconnaitre nos ressources intérieures et les efforts mis dans notre succès. Nous créons nous-mêmes notre chance.
Asteya nous rappelle aussi de ne pas consommer les ressources de la planète comme si elles étaient éternelles, et de redonner ce que l’on prend.
«Nous n’héritons pas la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants.»
– Antoine de Saint-Exupéry.
Brahmacharya, c’est trouver un juste équilibre entre la quantité d’énergie que nous mettons au service de ce qui se passe à l’extérieur et celle que nous utilisons pour faire de l’introspection. Dans la pratique des postures de yoga, nous cultivons la modération en concentrant notre énergie sur l’expérience intérieure sans nous soucier des résultats.
La modération nous permet d’identifier ce qui a réellement de la valeur, ce qui nous remplit, plutôt que ce qui nous vide.
Aparigraha, c’est accepter le caractère impermanent des choses, comme de la vie. C’est lâcher prise. La méditation de type tonglen peut nous aider dans ce processus qui demande de l’amour et de la patience.
Nous pouvons en faire l’essai sous la guidance d’Eva dans la section vidéo de la page Facebook de Zenflo.
En lâchant prise, nous sommes plus libres. Alors, pourquoi nous en priver?
La sève monte des racines au tronc…
C’est la branche des niyamas, principes guidant nos relations avec nous-mêmes.
Saucha nous rappelle que le corps est un temple. Celui-ci doit être en santé pour nous permettre de bien vivre.
Libre de blocages et de maladies, le corps offre au mental l’énergie et l’espace nécessaires pour faire place à la clarté et au calme.
Pour cultiver la pureté, nous pouvons, par exemple, choisir avec soin (lorsque possible):
Et :
Il existe des techniques de nettoyage (kriyas) très efficaces comme le rinçage des sinus et la respiration du feu (kapalabathi), qui ont aussi un effet nettoyant pour nos systèmes.
Samtosha est un état de contentement complet enraciné dans le moment présent. Réfléchissons à la fréquence à laquelle nous avons une pensée similaire à ceci: «Je serai tellement plus heureux.se lorsque … ?» Par exemple, «je serai bien plus heureux.se lorsque j’aurai terminé ma journée de travail.»
Que ce soit sur notre tapis ou ailleurs, vivons chaque journée dans la gratitude et accueillons nos raideurs, nos émotions et nos doutes avec bienveillance. Nous en ressentons tous. Respirons à travers ceux-ci pour leur permettre de circuler et d’être évacués.
Profitons de chaque moment, même s’il n’est pas le reflet de notre idée de la perfection.
Svadhyaya, c’est apprendre à nous connaitre en prenant conscience de nos états d’esprit, nos habitudes, nos forces, nos faiblesses et de ce qui se cache dans nos angles morts.
Osons regarder en profondeur et illuminons tout notre être de notre douce attention.
L’idée derrière cette quête n’est pas de renforcer l’égo ni le sentiment de séparation, mais plutôt de prendre conscience que nous sommes tous bien plus qu’un «moi». Nous faisons partie d’un tout et notre existence ne se limite pas à un nom et à une enveloppe corporelle.
Qui suis-je aujourd’hui?
Tapas est le désir brûlant d’aller de l’avant en concentrant notre énergie sur ce qui nous nourrit. C’est se détourner des désirs éphémères pour se tourner vers les bienfaits d’une pratique constante.
Plus nous cuisinons, plus nous mangeons bien. Le principe est le même pour notre évolution personnelle et spirituelle.
Ishvara pranidhana signifie s’abandonner à l’intelligence de l’Univers.
Pour cultiver ce dernier niyama, utilisons cette intention:
Je fais confiance à la vie et j’accepte l’incertitude. Je sais que je suis guidé.e sur le bon chemin.
La 3e branche du yoga est celle des postures de yoga ou asanas. Imaginons les branches de l’arbre qui grandissent en puissance et se déploient avec souplesse.
Les asanas sont exécutées avec stabilité et aisance et visent à renforcer et à assouplir le corps.
Il est important de prendre quelques minutes pour identifier nos besoins afin de choisir les bonnes postures et de poser une intention pour notre pratique.
Cette branche du yoga représente les feuilles de l’arbre qui échangent l’énergie avec leur environnement.
Les pranayamas sont des exercices de respiration et aident, entre autres, à:
La cohérence cardiaque est une technique simple et efficace pour réduire la tension artérielle et l’anxiété. Elle consiste à inspirer pendant 5 secondes et à expirer en 5 secondes, durant 5 minutes, 3 fois par jour. Retenons 5-5-5-3.
Nous pouvons faire l’essai d’une courte pratique de cohérence cardiaque avec Eva dans la section vidéo de la page Facebook de Zenflo.
L’écorce de l’arbre symbolise l’écoute sensorielle intérieure.
Pratyahara nous invite à prendre conscience des expériences vécues de l’intérieur, et ce, par le biais de nos cinq sens.
Cela nous apprend à être moins réactif.ve et à réagir de façon appropriée à ce que nous vivons au quotidien. De plus, plus nous nourrissons notre monde intérieur, moins nous cherchons à combler nos besoins par des choses extérieures.
«À l’image d’une tortue qui se blottit dans son temple sacré, l’homme qui retire ses sens des objets extérieurs affirme sa sagesse.»
– Traduction libre d’un passage de la Bhagavad Gita, livre reconnu comme le joyau de la sagesse spirituelle de l’Inde.
Les trois dernières branches du yoga sont liées au contrôle du mental et sont toutes des états progressifs de concentration.
Tous les jours, plus de 60 000 pensées traversent notre mental et environ 59 000 d’entre elles sont identiques aux pensées qui nous ont habitées le jour précédent. Nous pouvons trouver cela difficile de ruminer puisque nous croyons, jour après jour, aux mêmes pensées recyclées.
Les philosophies taoïste, bouddhiste et hindoue nous invitent à voir en nous l’existence d’un espace rempli de calme.
Selon la philosophie du yoga, grâce à la pratique de la concentration, qui mène à la méditation, puis à l’illumination, nous pourrions découvrir qu’il existe bel et bien une partie de nous qui est dépourvue d’égo, intuitive et toujours en paix.
Dharana signifie concentration et représente la sève de l’arbre.
Elle consiste à gérer les distractions du mental.
En nous concentrant sur une seule chose, nous apprenons à ralentir le processus de réflexion et cela prépare le mental à la méditation.
La concentration peut être pratiquée en focalisant sur:
Dhyana signifie méditation et représente l’éclosion de la fleur.
La méditation est un état de pleine conscience qui, contrairement à la concentration, ne requiert plus d’effort.
Cet état de quiétude demande de la pratique et de la patience. Chacun.e à notre rythme, nous trouverons la posture idéale et le silence intérieur. Tout degré de notre évolution est bénéfique.
Cette étape représente le fruit tant attendu et termine notre parcours avec l’illumination.
Nous ressentons une connexion profonde avec nous-mêmes, tous les êtres vivants et l’Univers. Nous atteignons une paix durable qui permet de révéler notre essence profonde. Yoga et samadhi signifient donc la même chose: union.
Ce but peut nous paraitre irréaliste, mais qui ne rêve pas du bonheur absolu? Rêvons grand… Ça vaut le coup d’essayer, non?
«yogas-citta-vritti-nirodhah: le yoga (samadhi) est l’arrêt complet des fluctuations du mental.»
– Sutra 1.2 de Patanjali
Vous aimeriez pratiquer avec moi? Surveillez la section Cours de yoga.
Eva
Photo à la une: Nadie Ostiguy
Photos du corps de l’article: Unsplash
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